• 24 février 2014 (jour 1)

    24 février  (17h55 - heure du Québec)

    Mon avion décolla, laissant derrière Ma belle province, ma famille, mon amoureux et ma routine. Je me sentais à la fois excitée face à cet extraordinaire voyage et effrayée devant l’inconnu. J’avais le cœur gros, serré de solitude après tous ces « au revoir », ne me retrouvant devant aucune certitude, mais une seule promesse d’aventure. Je me rendais d’abord à Los Angeles où je devais passer la nuit, puis un second avion m’amènerait à San Francisco pour finalement prendre mon dernier vol en direction de la Séoul, République de Corée. Le voyage me sembla bien long, d’autant plus que je due me battre avec Air Canada afin de garder ma seconde valise avec moi, comme me l’autorisait normalement la compagnie aérienne. Le vol avait été « surbooké » et les agents de bord tentaient de m’obliger à enregistrer ma seconde valise. C’est finalement un malentendu concernant la destination des bagages qui me permit de conserver ceux-ci à bord de la cabine. Je m’en senti plutôt rassuré puisque c’était déjà la première fois que je voyageais seule et quelque complication que ce soit propulsait des papillons de plomb dans mon estomac, si je puis m’exprimer ainsi.

     

     

    J’arrivai à Los Angeles vers 21h15, tel que prévu et n’eus aucun problème à récupérer ma valise au carrousel, il faut croire qu’enregistrer ma seconde valise n’aurait pas été si mal. Une fois sortie, il faisait déjà nuit, bien sûr, mais les lumières de la ville et le boucan autour de l’aéroport donnait plutôt l’impression d’un après-midi fort occupé. Je me sentais désorientée par cette nouvelle atmosphère remplie de navettes, de taxis, de voyageurs, de vapeur d’essence, de lumières aveuglantes. J’étais fatiguée, affamée et au combien désorientée. Heureusement, une employée eut l’infinie gentillesse de m’indiquer le point d’embarquement des navettes d’hôtel où j’attendis avec impatience et appréhension la navette qui devait me mener à l’hôtel. Je commençai rapidement à paniquer, m’imaginant de multiple scénarios catastrophe : L’hôtel n’existe pas et n’est qu’un attrape touriste, la dernière navette passe à 9h00 ou encore il faut commander les navettes à l’avance. Il n’en fut rien, après quelques minutes – peut-être une quinzaine – je vis apparaître la navette de mon hôtel : The Adventurer all Suite Hotel. Le chauffeur fut d’ailleurs très aimable, se chargeant rapidement de mes bagages avant de partir pour The Adventurer. Le voyage ne dura que dix minutes environ pendant lesquelles j’observai cette « navette » qui ressemblait plus à une grosse Van neuf passagers garnies d’un large coffre à l’arrière. Le véhicule semblait vieux par sa peinture défraîchie et tout le raffut qu’il produisait. Aussi vieux est-il put être, il me conduisit en un seul morceau au lobby de l’hôtel. Lobby qui, à l’image de la navette, ne semblait pas de cette ère : moquette rouge vin et murs miroirs tout droit sortis des années 70, le tout garni de diverses vieilles taches s’étant probablement accumulées au cours des années. L’atmosphère, sans être désagréable était lourde – probablement de ma propre fatigue – et semblait ralentir le temps. Les réceptionnistes prenait un temps fou à servir le peu de client présent, chacun arborant un air blasé et ensommeillé se mariant parfaitement à la décoration ennuyante des lieux. J’eus la chance d’être abordée par une gentille vieille dame qui ensoleilla quelque peu ce moment. Nous discutâmes avec enthousiasme de mon échange étudiant en Corée, de celui de sa fille en Australie et de mes ambitions en politique, domaine dans lequel elle-même travailla en Argentine – je me sentais un peu découragée en tant que femme dans un domaine majoritairement masculin dominé par la corruption et la partialité. Après cette brève conversation, je fus enfin servie, pris possession de mes clés et me rendis à ma chambre (403). Chambre presque impossible à trouver dans ce labyrinthe d’hôtel (ou motel, plutôt puisque les chambres donnent sur la cours extérieure). Ma chambre ressemblait à une toute petite maison trois pièces, genre de bungalow, à côté d’un petit parc. Le logis me sembla assez grand pour une seule personne, peut-être un couple, avec une mini-cuisine/ salon assez vaste, une salle de bain et une chambre. Aussitôt arrivée que je repartis afin d’acheter de quoi manger. Si le restaurant était fermé, le bar offrait un petit menu fort acceptable : sandwich à la dinde sur pain multi grain (un 3$ délicieux, selon moi). L’hôtel m’offrit même un breuvage, soit une petite coupe de champagne où une liqueur. Le déjeuner était également offert, mais seulement servi à partir de 7h00. Je retournai ensuite à ma chambre pour manger et relaxer où une diffusion d’un spectacle humoristique me tint compagnie jusqu’à ce que je réalise qu’il était presque minuit. Après avoir contemplé à quel point il serait difficile de me lever à 3h00 (6h00, heure du Québec) quelques secondes, je me lavai – ô combien une douche me fut bénéfique suite à tant d’heures d’avion – et me couchai… un lampe de chevet allumée après qu’une certaine mère m’ait effrayé avec ses histoire de coquerelles (s’il y en avait, elles furent des plus discrètes). 

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  • Commentaires

    1
    robetden
    Mercredi 5 Mars 2014 à 04:30

    Quel belle écriture ! En te lisant on a l'impression de lire un roman tellement c'est bien écrit, nous allons suivre ton aventure avec assiduité et nous sommes si heureux de t'avoir parlé sur Skype, gros bisou de nous deux et on a hâte au prochain chapitre...

     

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